Solo, 2e opus du projet sonore atypique de Lionel Martin illustré par Robert Combas
Le 1er octobre Lionel Martin sort la suite de Solos, un album intitulé sobrement Solo qui creuse encore plus en profondeur son projet sonore actuel : atypique, art brutiste – jazz bruitiste. Comme le premier opus, il bénéficie d’une pochette illustrée par une œuvre de Robert Combas. Ils seront ensemble au Grand Barouf du Rhino Jazz Festival. La démarche du saxophoniste et compositeur pour la création de ce nouvel album sort de l’ordinaire. Explications.
Début octobre 2020, nous apprenons que le Grand Barouf du Rhino Jazz Festival est annulé. Robert Combas peint le tableau « Energies multipliées : en plein covid essayer de chanter, jouer comme un guerrier », pour ma part je décide de donner suite à l’album Solos.
L’idée est d’aller plus loin dans la rencontre des sons, des univers, des hommes… Lors du premier confinement je me suis équipé de bons microphones et j’ai perfectionné mes techniques de prises de sons en organisant des concerts insolents avec de prestigieux musiciens.
Je décide de faire un disque seul en jouant avec les sons du monde au travail. Mon père, sur l’idée de ma mère, me parle des métiers à tisser et de l’association Soierie vivante qu’il soutient depuis des années. Mon premier groupe professionnel était Croix-Roussien et revendiquait ses racines. C’était une fanfare de rue qui s’appelait la Grosse Couture…
Sur ce, Ludovic Chazalon, directeur artistique du Rhino, rebondit et m’invite sur son territoire (la Loire). Nous commençons par l’usine SNGI qui fabrique des charpentes métalliques, nous allons ensuite enregistrer Stéphane qui prépare sa farine, mout le grain de ses semences anciennes. Ensuite nous passons à la terrasse sur Dorlay pour enregistrer d’autres métiers, à tresser cette fois, ainsi que les moulins qui alimentent l’usine.
Nous terminerons la boucle dans l’atelier de Robert Combas qui nous montrera ses dernières toiles psychédéliques réalisées pendant le confinement, sujet de sa prochaine exposition. Il nous montre sa technique, et sort une toile vierge… J’enregistre ses pinceaux… Ensuite il sort guitare, mandole et synthétiseur, j’enregistre encore…
Dehors face à la mer j’enregistre les gabians, la fontaine du jardin que je mixerai ensuite avec les sons de travaux sur la voie ferrée un soir derrière chez moi à 3h du matin…
Dans un premier temps rencontrer les lieux, les équipes puis enregistrer et pour finir revenir avec le photographe Christophe Charpenel et mes saxos pour jouer. Lors des sessions live je pose un micro, bien souvent une magie a eu lieu, ayant pris soin de tout enregistrer, j’ai gardé des prises de ces moments.
De cette aventure est également né un livre, journal photographique, Metaformes signé Christophe Charpenel.